Je fais partie de celles...


...qui osent dire avoir détesté être enceinte.

Outre le fait que j'ai dû rester aliter à compter de 5 mois de grossesse pour cause de contractions (ce qui fera l'objet d'un autre article), j'ai eu le droit à presque tous les maux de la grossesse. Oh joieIls ont dû avoir peur que je me sente seule.... mes amis les maux.

Que j'ai pu les envier ces femmes enceintes, actives du matin au soir. Jamais fatiguées, jamais malades, ayant bossé jusqu'au dernier jour. Portant d'un bras leurs enfants et de l'autre le sac de courses.

Que j'ai pu les détester ces femmes, lorsque allongée sur mon canapé, j'avais envie de pleurer, de mourir. Je n'arrêtais pas de me demander si j'étais la seule dans ce cas. Suis-je la seule à être au fond du trou?
Si les 3 mois premiers sont effectivement les plus difficiles, pour moi chaque mois de la grossesse fut accompagnés de son lots de petites surprises et pas que des bonnes!
  • Le premier trimestre
Les 2, 3 premières semaines se sont très bien passées, pas de douleurs, pas de nausées ni de malaises.
Et puis un matin, mon café si indispensable pour attaquer la journée ne me disait rien jusqu'à me dégoûter les jours suivants. Mes habitudes alimentaires ont commencé à changer, tout ce que j'aimais me dégoûtait d'un coup. J'avais en horreur la plupart des odeurs de cuisine. Des choses improbables telles que l'odeur du gel douche, de mon frigo, du monop' ou même le parfum de mon homme étaient insoutenables ; le dentifrice me révulsait - me laver les dents était devenu une torture, j'en avais les larmes aux yeux de dégoût -

Moi qui ai toujours fait attention à ma ligne, c'était devenu l'anarchie. J'étais tellement dégoûtée par la plupart des aliments que dès qu'il y en avait un qui passait, je ne mangeais plus que ça, du salé principalement. J'ai donc eu ma période : carottes crues, galettes de riz, raisins blancs, tomates mozza, chips, bananes, compotes, pizzas... Ce qui apaisait un peu les nausées était de manger, le plus souvent possible, en petite quantité.
Je me rappellerai toujours de ce jour où rentrant du travail à 18H30, je mourrais d'envie d'une pizza. Je suis donc allée à la pizzeria d'à côté mais je me suis fait gentiment rembarrer sous prétexte que 18h30 c'était trop tôt... malheur... du coup je suis allée m'acheter 5 Margarita chez Picard, mon nouveau meilleur ami.


Petit aperçu de mon alimentation et des mes envies...

L'odeur de la cigarette me répugnait, j'avais envie de mettre un kick à celui ou celle qui osaient allumer une clope en ma présence (oui la grossesse rend légèrement irritable). La nuit, les nausées me réveillaient. J'avais constamment soif mais l'eau ne me disait rien. Seul le banania froid passait. Le soir je me couchais à 20h, j'étais tellement fatiguée, la journée au travail était un supplice. J'aurai pu dormir n'importe où, n'importe quand. Mon homme s'en prenait plein la poire, le pauvre... plus désagréable que moi c'était pas possible. Je maudissais la terre entière me demandant ce qui m'avait pris d'avoir voulu un bébé.

Et le pompon c'est que tout le monde s'en foutait!!! Médecins, pharmaciens, gynecos... "Vous avez des nausées, des vertiges? Ah ba c'est normal, c'est la grossesse. Il y a rien à faire, juste à attendre.... mais ne vous inquiétez pas, ça va passer."
A quel moment je t'arrache les yeux M. Le Pharmacien ? (oui parce c'est toujours un homme qui te dit ça...genre il en sait quelque chose!!).
Bon j'exagère, on m'a bien conseillé du Motilium, du Primperan et d'autres mais rien n'a fonctionné pour moi. Seul le Donormyl fut efficace même s'il a tendance à faire dormir.

Autres petits tracas sur lesquels je ne m'étendrai pas :  douleurs au ventre, saignements du nez, acné, peau grasse...huummm Bonheur ...

Physiquement, il n'y a pas eu beaucoup de changements à l’exception :
೦ des seins qui gonflent (ça on va pas s'en plaindre hein? avec mon 85A..)
೦ du début de la prise de poids (2 / 3 KG pour moi)
೦ plus de cellulite

Mais pas ventre !!! Je ne pouvais même pas me consoler en me disant que mon bidou pointait le bout de son nez. snif
  • Second et dernier trimestre 
A partir de 3 mois et demi de grossesse, je dois avouer qu'il y avait beaucoup moins de symptômes gênants. Toujours le nez qui saigne, encore quelques nausées mais beaucoup plus supportables, de la fatigue, des malaises, une tension basse...mais au moins j'arrivais à rependre un semblant de vie sociale.

Je pensais que ça ne pouvait que s'améliorer avec temps, tu PARLES !!! De nouveaux maux apparaissent insidieusement, lentement...chaque jour d'avantage...et toujours de plus  en plus glam's : 
- les chevilles qui gonflent (obligée de mettre des chaussettes de contention)
- la constipation
- le fameux masque de grossesse et la ligne brune sur le ventre qui apparaissent (vers 6 mois et demi pour ma part, sans exposition au soleil, je précise)
- l'envie de pleurer pour tout et n'importe quoi.

Et je ne parlerai pas du bidou qui pousse, des seins qui sont prêts à exploser, des tétons qui noircissent, des veines apparentes (la fameuse carte routière de Florence Foresti) et j'en oublie sûrement. Qu'il est bon d'être une femme...

Mes orteils étaient devenus des Knaki balls...

Seule chose à laquelle j'ai échappée: les vergetures. Alleluia !!! et oui, c'est vrai j'avais bonne mine et de beaux cheveux..."ça me fait une belle jambe, tiens!!!"

C'est horrible car pendant toute ma grossesse, je n’arrêtais pas de me demander si tout redeviendrait comme avant, après l'accouchement. Ça fait quoi déjà de se sentir bien, d'être au taquet pour aller au ciné, faire du shopping, la cuisine ou des câlins avec son homme?
Un deuxième bébé? Jamais de la vie je revis ça! Plus jamais je ne tomberai enceinte, PLUS JAMAIS!!

Bon, je vous avouerais que ce qui permet de tenir le coup et d’accepter son état c'est le fait que la grossesse devient, au fil des semaines, de plus en plus concrèteCar si pendant le premier trimestre, j'avais du mal à accepter mon état du fait de l’absence de signes extérieurs du bébé tel que ses mouvements ou le ventre qui grossit... à partir de 3 mois et demi j'ai commencé à sentir P'tite Loutre bouger. La vie était en moi et grâce aux visites chez le gyneco, de voir bébé pendant les echo et d'entendre battre son petit cœur battre, j'étais aux anges et je relativisais..

Je me rendais bien compte que je créais la vie  et que mes amis les maux en étaient le prix à payer. Cela en valait le coup. Créer et donner la vie c'est magique et ça vaut bien tous les maux du monde.

Bien évidemment, ce texte n'engage que moi. C'est mon expérience, ma grossesse. Sans vouloir enfoncer des portes ouvertes, chaque grossesse est différente, chaque femme vit et ressent les choses différemment. Alors oui, peut être que je suis une petite nature, douillette, sensible, chochotte mais franchement j'en ai ch....

Pour conclure, je tiens à préciser que ma grossesse n'a eu AUCUNE incidence sur mon envie d'être mère et sur l'amour pour ma fille. La nature est tellement bien faite que le lendemain de mon accouchement, j'étais sur pieds,  j'ai eu un regain d'énergie de dingue, ma fille me donnait des ailes. La plupart de mes amis les maux qui m'avaient suivi pendant ces 36 semaines (oui j'ai accouché à 8 mois) commençaient doucement à disparaître. 

Aujourd’hui, je serai prête à revivre cette grossesse lorsque je regarde ma fille, que je la prends dans mes bras ou qu'elle me sourit. 


Je suis faite pour être Maman mais pas pour être enceinte. 


                                                                                                                                          Bulle

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