Maman trentenaire


"Vous avez quel âge? 35 ans? et c'est votre premier? ah oui, il était temps..." 
J'ai eu ma fille à 35 ans et je le vis très bien, n'en déplaise à certains!
Bon ok, la vérité c'est aussi que l'homme de ma vie j'ai mis du temps à le trouver mais cela ne m'a pas empêché d'être heureuse et de m'éclater. Et je suis loin d'être la seule dans ce cas! Pas facile de se caser lorsque tu es parisienne, diplômée d'études supérieures, que tu bosses et que tu te revendiques femme forte et indépendante - Forcement, ça fait fuir le mâle... - J'avais beau sortir et écumer les afterworks, et bien... rien....je ne savais ni ce que je voulais, ni ce que je cherchais et j'attendais toujours plus.
Mais je n'étais pas malheureuse pour autant. Au contraire, je me sentais libre.
Fallait juste supporter le "Alors? Toujours célibataire?" de certaines personnes en soirée, bras dessus bras dessous avec leur conjoint, se disant bienveillantes (ou pas...) ou de Mamie autour du poulet rôti le dimanche midi, qui me donnaient envie de hurler "mais put..ta g...!" Mais à qui je souriais poliment en allant me resservir une énième coupe de champ et en me répétant : "Je suis au top, je suis au top".
Et puis un jour, la révélation, la rencontre, le bon, the one, l'unique, mon Ben Affleck à moi, celui qui m'a accepté comme j'étais et qui n'a pas eu peur de la femme forte et indépendante. J'avais 30 ans. Parfait.
Et là, trop happy, je pensais en avoir fini avec le " Alors ? Toujours célibataire?" mais non, en fait il est toujours là, il a juste muté en "Alors? Le bébé, c'est pour quand? " ou en "Profitez, car après c'est fini!". 
Lorsque nous avons décidé que le moment était venu d'envisager la vie à trois, j'étais prête, j'avais hâte. Un petit coup de pouce de la science et hop! en un an je tombais enceinte. Quel bonheur! Enfin .. de savoir que j'allais être Maman car la grossesse, comment dire.... disons que ce sera l'objet d'un autre article.
J'accouche à 8 mois, tout se passe bien. Après 9 h de travail, Ma p'tite Loutre arrive enfin.. la joie, l'extase, le bonheur, la folie... mon homme pleure, je pleure... c'est juste une émotion indescriptible. 

Avoir mon premier enfant à 35 ans a été idéal. Ni trop tôt, ni trop tard. J'ai eu le temps de vivre pour moi, d'en profiter. J'ai connu cet égoïsme, cette liberté, cette désinvolture, cette insouciance du célibat puis du couple sans enfant. 

Alors oui, lorsque tu deviens parent c'est le début de l'inquiétude, des responsabilités, des nuits trop courtes, du bordel dans l'appart, la spontanéité fait place à une organisation millimétrée. Les câlins avec ton homme n'importe où n'importe quand, c'est fini, idem pour les soirées improvisées avec les copines. Mais devenir parent c'est aussi et surtout le début d'un amour inconditionnel et infini, être prêt à tous les sacrifices même ceux qui paraissent inimaginables (pour moi, ce fut notamment celui d'accepter le changement de mon corps après la grossesse). C'est juste dingue de voir comment ce petit être qui n'existait pas dans ma vie, est devenu le centre de celle-ci en l'espace d'une seconde, dès que mes yeux se sont posés sur elle.  C'est ma chair, mon sang, je peux rester pendant de longues minutes à la regarder, en extase, en me disant "C'est moi qui l'ai faite!" Quelle fierté.

 Aujourd'hui, P'tite Loutre a 5 mois. J'ai repris le travail, il y a 1 mois et demi - le drame - la femme forte et indépendante que je fus, regardant de haut les mères au foyer, ne rêve que d'une chose : devenir l'une d'entre elles... qui l'eût cru...

Si la vie ne vaut d'être vécue sans amour, elle ne vaut pas non plus de l'être sans enfant, mais ça je le sais que depuis peu. 



                                                                               Bulle





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