Maternité - Quand partir au travail devient un supplice

Avant de tomber enceinte, il était évident pour moi que je reprendrai le travail une fois le congés mat' terminé. Je ne me voyais ni le prolonger ni devenir mère au foyer.
J'avais eu l'exemple de ma mère qui a élevé 4 enfants tout en travaillant 5 jours sur 7. C'était donc pour moi une évidence.

Après un début de grossesse difficile pour cause de nausées, fatigue, malaises... je suis contrainte à l'alitement dès 4 mois et demi pour cause de Menace d'Accouchement Prématuré. Suite à ma première hospitalisation (oui j'en ai eu 3...), le médecin m'annonce que je dois arrêter de travailler jusqu'à la fin de ma grossesse et que je dois impérativement me reposer.
Et là...il fallait voir ma tête...."Vous êtes sûrs ? On peut pas commencer par 15 jours d'arrêt et voir comment ça évolue? " "Non, vous devez vraiment vous arrêter, votre bébé a déjà la tête en bas et appuie sur votre col à cause des contractions. Vous pouvez accoucher à tout moment!"

Bon, évidement, dit comme ça, c'est la douche froide... J'accepte donc mon sort et rentre chez moi après 3 jours d'hospitalisation.

Débute alors ma "parenthèse de vie" où les premiers jours sont difficiles à accepter. je check mes mails quotidiennement, je réfléchis à tel ou tel dossier en me demandant ce qu'on dit de moi au boulot...

Et puis, très vite, je me détourne de tout ça, pour me concentrer sur ma grossesse et sur mon bébé. Mes priorités changent. Un jour de passé est un jour de gagné, je suis focalisée sur mes contractions.Tout ce qui m’intéresse est la santé de mon enfant et de le garder au chaud le plus longtemps possible. Du jour au lendemain, je me lance dans la confection de pompoms, je surfe sur les blogs de maman, je lis des articles sur la grossesse, l'accouchement, la maternité..., je réfléchis à la déco de la chambre de bébé, je fais des achats sur le net, j'attends patiemment le passage d'une semaine à l'autre pour connaitre l'évolution de bébé et celui de mon corps... et puis je dors, je dors et je dors... Que c'est bon...

Finalement c'est bien de ne pas travailler. 

Le grand jour arrive enfin, Bébé Loutre vient au monde. Après 8 mois de doute, d'angoisse et d'interrogations, l'amour de ma vie est avec nous, en pleine forme! Et là, c'est la révélation. Le début d'un amour inconditionnel et infini, être prête à tous les sacrifices même ceux qui paraissent inimaginables. Que c'est merveilleux ce petit être si fragile et tellement dépendant de nous. Cette part de moi, de nous, mon sang, ma vie, ma force. En prendre soin chaque jour, pendant 4 mois, le nourrir, le changer, le cajoler, découvrir avec émerveillement chaque nouveauté : son premier sourire, son premier areuh, son premier éclat de rire, la découverte de ses mains, de son pouce... bref toutes ces choses si magiques. Oui, ça valait le coup de se reposer, d'écouter les médecins, de mettre de côté sa vie de femme active...

Retravailler ? oh mon Dieu, je ne veux pas! C'est pas possible, inimaginable. Laisser ma fille à une inconnue ?? ah non je peux pas....Mais quand t'as pas le choix... Je décide quand même de me prendre 15 jours de rab après la fin du congés mat', 15 malheureux petits jours en plus.

Après des jours de recherche et d'entretien, j'ai opté pour une assistante maternelle avant la rentrée en crèche de septembre. Je suis tombée sur une perle, ouf c'est déjà ça. Quelques jours d'adaptation avant la reprise, tout se passe très bien.

Et puis arrive ce jour, ce lundi de rentrée où mes petites affaires sont prêtes, posées là dans l'entrée. J'en pleure, je ne veux pas y aller. J'ai mon petit cœur de mère tout déchiréCe premier jour passe, c'est dur, elle me manque tant. Puis une semaine, un mois... c'est toujours aussi dur. Dur de se concentrer, de faire semblant... Ça vous parle cette espèce de culpabilité que seule une mère peut comprendre?  Ce sentiment de frustration qui me hante toute la journée. Mais "Pourquoi?" Pourquoi se faire autant de mal, pourquoi c'est une autre moi qui passe ses journées avec ma fille, à la nourrir et à jouer avec elle?

2 mois que j'ai repris le boulot et rien à changer. C'est toujours aussi difficile de la laisser chaque matin. Je me traîne jusqu'au bureau et quand la fin de journée arrive je file en quatrième vitesse. J'envie ces femmes qui ont pris leur courage à deux mains et qui ont sauté le pas. Ces femmes qui ont changé de vie par amour pour leurs enfants. En serais-je capable un jour?

Et vous? Est-ce aussi difficile pour vous? Avez-vous réussi à franchir le pas?


              Feldine





Commentaires

  1. Bonjour Bulle. Avec mon mari nous avions décidé que je ne travaillerais pas pour garder notre petit qui est né fin décembre et c'est ce qui se passe. Je ne regrette pas une seule seconde ce choix. Continuer à vivre à Paris n'était pas notre désir et devient difficile financièrement donc nous partons dans la verte. Et je continuerai à m'occuper de notre petit et des autres s'ils arrivent. J'aurais sûrement envie de reprendre un jour une activité mais tranquillement, quelques heures par-ci par-là, pour que notre famille reste la priorité. Je n'ai pas d'inquiétude sur le fait que ce soit possible. C'est à inventer, à imaginer. Il y a une vraie pression sociale pour le travail des femmes et je ne veux pas soumettre mon bonheur et mes priorités à une pression sociale si je sens qu'elle ne correspond pas à ma situation. Si tu le peux, agis en liberté selon ce qui te semble le plus juste. On en reparle sans difficulté ! Daphné

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    1. Bonjour Daphné, un grand merci pour ce témoignage. Cela me fait chaud au cœur. Oui tu as raison: quand on veut on peut, il faut juste prendre son courage à deux mains. J'espère réussir un jour à franchir le pas! Bulle

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